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Dégâts de gibier « Les sangliers ont détruit près des deux tiers de mes prairies »

Sandra Rabat, une exploitante agricole biologique à Tarn, perd 60 hectares et plus de 40 000 euros à cause des dégats des sangliers sur ses prairies permanentes.

Les sangliers ravagent les prairies de Sandra Rabat, dans le Tarn, depuis octobre 2022. Face à ces dégâts, elle réclame des dédommagements à la Fédération départementale des chasseurs.

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Depuis octobre 2022, une soixantaine d’hectares de prairies permanentes ont été détruits par les sangliers dans la ferme biologique de la Grange Basse à Sorèze (Tarn). Un véritable risque pour Sandra Rabat, qui s’inquiète de ne plus pouvoir nourrir ses 90 bovins, 30 brebis et 23 chevaux. Face à ce désastre, elle attend avant tout de la Fédération départementale des chasseurs d'être indemnisée à hauteur réelle des dégâts.

Indemniser les dégâts

D’ordinaire, les sangliers détruisent entre 5 à 8 hectares de prairies. Les dommages depuis octobre 2022 affichent un niveau record avec plus de 40 000 euros de pertes. Au total, près de deux tiers des prairies ont été détruits. « À l’heure actuelle, les chasseurs indemnisent les pertes de fourrages de l’année, c’est-à-dire seulement la fauche de juin. Ils ne prennent pas en compte les pâturages d’automne et hivernal », regrette-t-elle.

Pour l’éleveuse, il s’agit d’une compensation « ridicule » par rapport aux pertes constatées. « Je ne pourrais pas ressemer mes prairies avant le mois d’avril en raison des gelées en montagne. Je ne faucherai rien là où j’ai ressemé et mon pâturage d’automne sera très diminué », renchérit-elle.

« Je fauche habituellement 40 hectares, mais j’en ai perdu 60 », tranche-t-elle. Une addition salée qui s’ajoute à la sécheresse subie en 2022. « Cette année, je ne pourrai sûrement pas faire de stocks », s'inquiète-t-elle. Les solutions sont peu nombreuses. L’achat de foin biologique reste « difficile » en raison de sa rareté et de son coût élevé. Sandra Rabat espère aussi obtenir une dérogation pour l’achat de fourrage conventionnel.

Mieux réguler

Sandra Rabat demande aussi aux chasseurs de mieux réguler la population de sangliers avec des battues administratives, et de prolonger la période de chasse sur ses terres jusqu’au 30 mars 2023. Une revendication sans réponse pour l'instant. Elle souhaite aussi avoir l’autorisation pour tirer de nuit dès le 1er juin 2023. « Les sangliers viennent la nuit manger dans nos parcelles et dorment la journée dans le bois d’à côté. Seulement, les chasseurs de la société communale n’ont pas accès à ces zones », explique-t-elle.

La régulation de la population de sangliers par les chasseurs privés, Sandra la juge insuffisante : de l’ordre de 10 à 15 animaux par an. « La Fédération départementale des chasseurs du Tarn ne réagit pas et laisse les sangliers proliférer », s’impatiente-t-elle. Pour remédier au problème, Sandra fait appel à la société communale de Saissac pour venir chasser trois fois par semaine sur ses terres. Ce n'est malheureusement pas assez efficace face à l’affluence des sangliers.

L’agricultrice demande à la Fédération à pouvoir faire des tirs de nuits sur son exploitation. « Les sangliers viennent la nuit manger dans nos parcelles et dorment la journée dans le bois d’à côté. Seulement, les chasseurs de la société communale n’ont pas accès à ces zones, explique-t-elle. Il faut trouver une solution pour réguler les sangliers. Si cela devait se reproduire une année de plus, l’exploitation mettra la clef sous la porte. »

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